Cette opération, lancée en novembre 2020 avait pour premier objectif de mettre en place un programme de formation, un dispositif de recrutement des femmes en reconversions à travers différents partenariats comme Pôle Emploi ou encore Solidarité Femmes.
Les critères de sélection
Delphine Morandet : «Nous voulions des femmes de 35 ans et
plus qui devaient s’extraire de situations complexes que ce soit d’un point vue professionnel ou personnel, qu’elles soient en demande d’emploi ou en reconversion»
Un dispositif destiné à faire découvrir les métiers du numérique aux femmes
«Dans un premier temps nous avons voulu créer un sas d’immersion pour informer les femmes sélectionnées, sur nos métiers
souvent méconnus. Prochainement nous leur présenterons trois métiers spécifiques sur les quatre-vingt-six que nous avons, à savoir Développeur Web, Administrateur réseau et
Technico-commercial dans le numérique. Ensuite nous leur proposerons de mieux appréhender leur compétence et leur connaissance par l’intermédiaire de différents modules, et enfin obtenir un
parcours individualisé afin de faire un bilan suivi pour savoir si chacune d’elle est faite finalement pour ces métiers du numérique.
Les parcours seront individualisés
«Exactement et ils seront progressifs avec un accompagnement spécifique constitué d’un tuteur en entreprise et d’un tuteur dans l’organisme de formation. Ces parcours proposeront un
accompagnement personnalisé vers un métier pérenne tout en répondant aux besoins de recrutement des entreprises de la branche sur le territoire. Fin mai, à l’issu de cette formation de 140
heures dont 70 heures en entreprise, ces femmes seront à même d’accéder à un emploi dans la branche numérique»
Pour Laurence Guillet, Directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFE), la réinsertion passe aussi par le numérique. «Effectivement, c’est l’avenir.
Avec la crise que nous subissons, nous avons été contraints d’utiliser encore plus le numérique. Ce sont beaucoup de métiers méconnus et c’est une des raisons pour laquelle les femmes et les
jeunes filles ne s’y dirigent pas spontanément. Donc nous avons un devoir de service public avec d’autres partenaires comme le Conseil Régional Bourgogne Franche-Comté d’orienter ce
public-là, et faire en sorte que ces femmes découvrent ces métiers ou elles ont toute leur place»
Fabien Sudry, Préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, Préfet de Côte-d’Or n’a pas hésité à affirmer que «l’idée est de mettre en place une plus grande égalité entre
les femmes et les hommes, grâce à une entreprise qui fait de la formation pour les femmes et qui engage un cycle de formation sur les métiers du numérique. Un domaine où il y a des
nombreuses créations d’emplois et ou le nombre de femmes est assez peu présente»
Parmi les dix femmes en reconversion, en recherche d’emploi et en réinsertion professionnelle, nous avons rencontré Nadine Bénard, 42 ans, marié, un enfant. Pour Infos-Dijon, la
Côte-d’orienne nous fait par de son parcours jusqu’à ce dispositif
Nadine Bénard : «Je me suis engagée en 1999 en tant qu’hôtesse de l’air dans l’Armée de l’air pendant 20 ans et à la fin de cette période j’ai obtenu le poste de
secrétaire d’autorité. J’avais aussi la fonction de webmaster à l’école militaire et au sein du Ministère des Armées que j'ai quitté pour des raisons personnelles. En juin 2020 je me suis
retrouvée dans le domaine du tourisme, en tant que stagiaire à l’Office de tourisme de Gevrey-Chambertin Nuits-Saint-Georges.
Malheureusement le contexte sanitaire ne m’a pas permis d’aller au-delà de ce stage. De là, en octobre dernier j’ai suivi une formation de coaching en image qui est restée sans suite à cause,
là aussi, de la crise sanitaire. En janvier dernier, ma conseillère Pôle emploi a remis mon CV à Selforme qui m’a rapidement contacté pour un entretien, et révéler ma motivation pour les
métiers du numérique que je connaissais suite à mon activité dans l’armée de l’air. Et aujourd’hui je vais partie des dix candidates sélectionnées pour suivre ce programme et je fonde
beaucoup d’espoir sur les possibilités que vont m’offrir ces formations»
Les projets
Si les acteurs de ce dispositif reconnaissent avoir relevé un beau challenge en le mettant en place en quatre mois, tous s’accordent à dire qu’il ne faut pas confondre vitesse et
précipitation. Il s’agit d’un dispositif pilote, qui va permettre à l’issu de cette première session de faire le point, d’ajuster et de peaufiner ce concept. L’objectif est de pouvoir lancer
d’autres dispositifs à l’échelle de la Région Bourgogne Franche-Comté et notamment à Besançon.
Norbert Banchet